Entretien avec Rémi Forte, Réalisateur et monteur (documentaire, reportage, fiction, institutionnel, clip…). Il vit et travaille à Nantes. Il est adhérent au Pôle Cinéma Audiovisuel des Pays de la Loire / La Plateforme.
Sa série documentaire « Le mystère de Satoshi » est sortie récemment sur ARTE. Il vient de recevoir une des 30 étoiles de la SCAM (voir l’ensemble du Palmarès ici).
Chaque année, la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) décerne 30 Etoiles qui mettent en lumière les oeuvres documentaires les plus remarquables et les plus belles écritures du réel !
Le mystère Satoshi décrypte les rouages de la révolution Bitcoin tout en enquêtant sur l’identité de son créateur énigmatique, resté anonyme jusqu’à présent.
Rémi Forte
Après un Master 2 professionnel de Cinéma à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Rémi Forte devient assistant de production sur l’émission Métropolis (ARTE), puis directeur de production sur des émissions et documentaires pour ARTE et Canal+. En 2017 il réalise un court-métrage de fiction, Les Océans, et, à partir de 2018, des documentaires d’exploration pour Canal+ Afrique ainsi que des documentaires scientifiques et de société pour ARTE, la RTBF, Ushuaïa TV et TV5 Monde.
Filmographie :
2009 – Manger une banane ne tue pas (5′)
2014 – Les Lettres Photosensibles (8×3′)
2018 – Les Océans (25’)
2018 – Rendez-vous en Namibie (52’ – Canal+ Afrique)
2019 – Rendez-vous au Ghana (52’ – Canal+ Afrique)
2021 – Dégel du pergélisol : une bombe à retardement (52’ – Ushuaïa TV, TV5 Monde,RTBF)
2021 – La Révolution Bitcoin (52’ – RTBF)
2021 – Le Mystère Satoshi (6×10′ – Arte)
Que représente pour vous cette récompense qu’est l’Étoile de la Scam ?
C’est une vraie reconnaissance, mais aussi un message d’encouragement et de félicitation envoyé par le jury de la Scam à Julien Goetz (co-auteur du film) et moi-même, ainsi qu’à toute l’équipe du Mystère Satoshi. Cette récompense donne envie de se remettre au travail avec encore plus d’ardeur et d’exigence.
Également, grâce à l’Étoile de la Scam, des projections spéciales vont être organisées au cours desquelles la série sera diffusée sur grand écran.
C’est très gratifiant, après avoir travaillé plusieurs années sur un tel projet, de le voir vivre une si belle vie…
Pourriez-vous nous raconter la genèse et le parcours du film ?
L’idée du Mystère Satoshi est née à l’hiver 2017/2018. Le bitcoin était à 20.000$ et tout le monde ne parlait que de son aspect spéculatif ou énergivore. Moi, j’étais fasciné par son fonctionnement et par l’anonymat de son créateur, Satoshi Nakamoto. Tout de suite j’ai eu envie d’entremêler deux arches, l’une sur l’identité de Satoshi, l’autre sur l’histoire et les fondamentaux de Bitcoin. Ces deux aspects du programme sont étroitement liés et imbriqués : l’anonymat du créateur s’avère fondamental pour Bitcoin. J’ai commencé à écrire un pré-dossier, puis j’ai rencontré mon producteur, Igal Kohen, d’IKO, et nous avons été voir ARTE qui a tout de suite été intéressé par le projet. L’écriture s’est poursuivie avec Julien Goetz en 2019 et 2020, la production a démarré début 2021, puis nous avons livré la série en septembre 2021. Le Mystère Satoshi a connu un certain succès sur arte.tv et YouTube, avec plusieurs millions de vues. Il a été sélectionné au FIPADOC, continue d’être projeté lors d’évènements liés aux documentaires ou aux cryptomonnaies, et circule sur les marchés grâce à ARTE Distribution. Je ne pouvais rêver meilleur parcours pour lui.
Quels sont vos projets professionnels ?
Je travaille sur l’écriture de différents projets documentaires qui, je l’espère, seront amenés à voir le jour dans les mois à venir. Avec Le Mystère Satoshi, j’ai pris goût à une certaine forme d’hybridation entre le documentaire et la fiction : je pense que l’on peut raconter le réel en jouant avec les codes du cinéma de fiction, de la littérature, ou bien de la culture, qu’elle soit pop, classique, informatique… Cela peut donner des films très intéressants, tant sur la forme que sur le fond. Bien sûr cela ne peut pas fonctionner à tous les coups et avec tous les sujets, mais, parfois, faire un pas de côté et se pencher sur une problématique avec un regard fictionnel peut s’avérer tout à fait pertinent pour l’éclairer de manière nouvelle. J’ai envie de poursuivre ce travail à la frontière entre les genres, en jouant aussi sur la porosité des médias et des outils de communication (télé, web, réseaux sociaux…). Je garde la science et l’informatique comme sujets de prédilection, tout en restant ouvert à toutes les opportunités, comme notamment les documentaires d’exploration. À suivre, donc !